Galerie

Un peu de lecture intelligente dans ce monde de JV…

… mais rassurez-vous, c’est quand même dans le thème vidéoludique.

 A force de lire et d’entendre tout un tas de trucs sur les jeux vidéo et leurs effets sur le cerveau de nos petits chérubins (au passage faudra également expliquer aux gens que 52 % des joueurs sont des joueuses, et que l’âge moyen du joueur a récemment dépassé les 30 ans), j’ai fini par me faire une belle collection d’articles plus ou moins bien renseignés sur notre medium favori.

« Voulez-vous tuez avec moi ce soir » – Rue89

Cet article pondu par un prof de psycho tendrait à dire que bon, les jeux vidéos violents ça rend violent… avec des observations finement analysées du type « un joueur de FPS vise instinctivement la tête lorsqu’il tire avec une vraie arme, comme c’est démoniaque ! » alors que moi, je trouve ça plutôt logique de recréer une réaction pour laquelle on s’est entrainé. Bref, un parti pris un peu réducteur, des chiffres balancés comme ça, péremptoirement, des clichés sur les gamers mais quelques trucs intéressants. On sent quand même que le type maitrise assez mal le sujet et n’a probablement jamais vraiment joué longtemps à un jeu.

A lire sur Rue89.

« On ne parle pas de l’influence positive des jeux vidéo » – Rue89

Article paru quelques jours avant le précédent, sur le même site, qui est en fait l’interview d’une spécialiste clinicienne sur les addictions et les nouvelles technologie. C’est essentiellement un papier en réponse à des attaques de la part de collègues que cette femme a reçu plus tôt, mais y a des bonnes idées, notamment lorsqu’elle démontre que jouer compulsivement à Angry birds peut être au moins autant violent qu’une partie de Call of. Qu’est-ce qu’on se poile. Cette docteure a néanmoins le mérite d’avoir bien planché sur le sujet et de ne pas surfer sur des clichés.

A lire sur Rue89.

« Affaire Merah : Natacha Polony blâme les jeux vidéo, un péché d’ignorance ? » – le Nouvel Observateur

Petit essai d’un « doctorant gamer et enseignant » (quoique ça puisse être comme métier, m’enfin) en réponse à la tuerie de Toulouse et aux JV qui furent une fois de plus, montrés du doigt par des gens mal renseignés. Article intéressant, contenant (c’te classe !) une citation de Marcus et une conclusion des plus réalistes : les JV (certains, en fait) sont violents. Ils nourrissent donc la société en violence (logique). Les JV sont violents parce qu’ils dépeignent le monde réel. Le monde réel est violent, suffit de regarder le JT de 20 heures pour s’en rendre compte. Conclusion : gamers, non-gamers, nous sommes tous exposés à la même violence, celle de la société où nous vivons (à moins, bien sûr, d’habiter dans une grotte dans le maquis corse).

A lire sur le Nouvel Obs.

Ceci génère au moins autant de violence dans le cerveau d’un enfant qu’une heure de Call of par jour.

« La CIA produit-elle des jeux vidéo de propagande ? » – Slate.fr

Cet article de Slate aborde de manière assez fine un autre problème rarement soulevé par les médias : celui de l’imbrication entre opinions politiques sur l’armée et la guerre en général et sa représentation dans les JV… en commençant par une anecdote sur un soi-disant espion accusé par les services secrets iraniens de créer des JV de propagande par la CIA. L’article digresse ensuite sur une question ma foi intéressante : dans les JV de guerres contemporaines, ce sont toujours les américains que l’on joue et l’on défonce toujours la tronche aux terroristes russes/talibans/communistes (si possible, moustachus, c’est encore plus symbolique). Et pose la question de la légitimité de ce point de vue. De manière personnelle, j’ai toujours été mal à l’aise avec les jeux où l’on peut, entre deux parts de pizzas, flinguer tranquillement des civils irakiens et reproduire les belles images de guérilla urbaines que l’on voit sur BFM TV. Mon conseil : un bon Quake III, un Street Fighter, ça détend et c’est politiquement et humainement correct.

A lire sur Slate.fr

Deux articles plus légers pour terminer ce billet :

  • Mon coach de vie s’appelle Max Payne, toujours sur Slate.fr, où un écrivain américain raconte comment Max Payne 3 l’a aidé en lui montrant la voie sacrée de la persévérance face à l’échec. Je caricature un poil, mais c’est très bien écrit et assez frais.
  • Comment les jeux de tir rendent le cerveau des hommes heureux, encore sur Slate.fr, qui raconte là ce que tout le monde sait déjà : les FPS font appel aux instincts de chasseur et de dominateurs, émotions éminemment masculines et c’est pour ça qu’ils sont aussi marrants à jouer. Ajoutez à cela un caractère immédiat et très démonstratif de ce genre de réactions, et vous saurez pourquoi les FPS ont tant de succès.

Edit : un dernier petit article de blog tiré de nofrag.com, site sur les FPS, traitant de la violence dans les Jv avec une grande justesse (amha).

8 Réponses

  1. kitana

    Très intéressant ton article ! Le débat n’aura plus lieu dans 1 ou 2 générations car tous les gosses de maintenant ont eu un JV dans les mains et l’ont apprécié, et un jour ils seront adultes et ne se poseront jamais cette question débile : La faute au JV ? Enfin, j’ai espoir…

    22 août 2012 à 10 h 31 min

  2. Le JV essuie les mêmes critiques que la BD il y a 30-40 ans : violence, abêtissement, vulgarité, etc. Et maintenant, on désigne les BD sur le nom de « romans graphiques » et on en parle comme du 9ème art. A voir comment ça évolue pour les JV…

    22 août 2012 à 10 h 34 min

  3. j’ai pas encore lu tes articles parce qu’ai pas envi de faire un ulsère à l’estomac (mais j’en ai déjà lu un ou deux) et tu n’as pas citée la Manaudou (dommage sinon ton article aurait été parfait lol)

    22 août 2012 à 14 h 47 min

    • Faut pas lui en vouloir pour ça à cette brave dame, elle y connait juste que dalle aux JV. Elle a parlé sans savoir, ce qui arrive à tous, en jugeant les jeux vidéos qu’elle ne connait probablement que par le prisme déformant des médias grand public (donc, sous un angle plutôt négatif). J’ai presque envie de dire que c’est pas de sa faute. Les sportifs sont déconnectés très tôt du monde réel (elle était championne olympique à 16 ans), très exposés médiatiquement et forcément, ça ne les aide pas à avoir du recul sur tout ni à réagir de manière posée. Y a qu’à voir la merde que les footeux de l’équipe de France (financée avec nos impôts à tous, en plus) peuvent dire en interview.

      Par contre on peut lui reprocher d’avoir magistralement foutu sa carrière de nageuse en l’air ^^

      22 août 2012 à 14 h 53 min

  4. Les jeux vidéo violents ont un impact positif sur le cerveau pour la vision, l’attention et la créativité.
    Ce sont les études d’une équipe de l’université de Genève qui le démontrent. Pour en savoir plus lisez le numéro de septembre de « La recherche » ou alors allez écouter l’interview de la responsable Daphné Bavelier sur TEDx :
    http://wp.me/p2mzNG-9G

    16 septembre 2012 à 22 h 29 min

    • étant abonné à ce magazine, j’ai déjà lu cet article. il présente des résultats de recherche assez originaux puisque démontrant ces effets bénéfiques. Pour ceux qui ont la flemme de le lire, ça raconte que les joueurs de FPS sont plus concentrés, plus habiles lorsqu’ils s’agit de prendre des décisions immédiates, capables de plus de concentration et dotés d’une meilleure acuité visuelle que leurs congénères non-joueurs (ou joueurs de JV non-violents). Ces effets sont perceptibles, pour certains, dès les périodes de jeu peu denses (4 à 5 h par semaine) et peuvent durer plusieurs semaines même après l’arrêt du jeu.
      L’article mentionne également, en toute objectivité scientifique, que les JV de tirs augmentent temporairement l’aggressivité des joueurs, et que les effets jugés les plus néfastes des jeux de tirs s’estompent… lorsque l’on joue en Co-op.

      Moralité : jouez à L4D.

      17 septembre 2012 à 9 h 23 min

      • En effet j’ai bien aimé cette mise en parallèle. Les effets de l’agressivité s’estompent après quelques heures, alors que les effets bénéfiques durent plusieurs semaines. A quand le remboursement par la secu de l’achat de jeu video ;-)

        20 septembre 2012 à 23 h 59 min

        • De toute façon et en toute logique, faut bien se rendre compte qu’avec plusieurs centaines de millions de joueurs de jeux violents dans le monde, si ne serait-ce que 1% des effets négatifs des FPS étaient avérés et pousseraient à l’acte les joueurs, on aurait potentiellement plusieurs millions d’individus sanguinaires dans les rues.
          Ce qui n’est a priori pas le cas.

          22 septembre 2012 à 11 h 07 min

Répondre à Nøød Annuler la réponse.